Le tour des cabanons en pierre sèche
5 / 10 / 2025
Nous nous sommes retrouvés à 14, sur la place du village de Montsalier vers 8h30, et emmenés par Patrick, nous avons entamé cette randonnée vers le Sud et le lieu-dit des Baumes : là nous avons découvert nos quatre premiers cabanons, dont un, le Clos de l’Esmieu connu depuis 1829, est accolé à une maison, qui sont le plus souvent des cabanons de vignes, servant d’abris et de remises à outils, et qui sont donc souvent situés sur une limite séparant deux catégories de parcelles, les vignes d’une part et les vignes-terres d’autre part. Puis nous avons traversé la route départementale qui va vers Simiane-la-Rotonde et nous nous sommes dirigés, la plupart du temps hors sentier, vers la colline des Praux, autrefois plantée de vignes, et aujourd’hui recouverte de bois de chênes : nous avons alors retrouvé les murs d’un ancien enclos rectangulaire où, à l’intérieur se trouvaient deux cabanons aujourd’hui envahis par la végétation et introuvables.
Après avoir traversé une ancienne truffière, nous avons découvert un cinquième cabanon, dit de Lou Tin, où nous avons effectué la pause de 11 h et où Patrick nous a conté l’histoire du meurtre de Sauveur Hugou en … novembre 1797. Nous sommes repartis, avons retraversé la route, et nous nous sommes dirigés vers le Nord et la crête du Vieux-Montsalier : là, un peu en contrebas, nous avons découvert une ancienne bergerie à trois coupoles dont deux sont déjà effondrées.
Nous avons rejoint ensuite le chemin de crête puis, à travers bois, avons atteint une cabane dite de Trucher dans son enclos situé au bord d’une dépression appelée doline de quelques dizaines de mètre de diamètre et occupée par un pré ; cette doline résulte, en zone karstique, d’une dissolution des calcaires et de l’accumulation au fond d’argiles plus ou moins imperméables.
Nous avons pique-niqué dans l’enclos et Patrick nous a parlé des destins de treize insurgés de décembre 1851 à Montsalier suite au coup d’état du futur Napoléon III.
Par un talus empierré nous sommes repartis vers les anciens moulins à vent du Vieux-Montsalier puis nous sommes descendus dans la combe. Nous sommes remontés sur le plateau d’Albion, avons dépassé la fontaine de l’Oboeuf, le Grand Jas, les Estarlets et avons atteint les Aupillières où la propriétaire nous a accueillis très gentiment et où Patrick nous a raconté la tragédie de réfractaires au STO et juifs de ce maquis, arrêtés en décembre 1943 avec d’autres habitants de Banon et Redortiers, puis fusillés ou déportés.
Nous sommes repartis vers un très bel ensemble en pierre sèche dit du Clos de Passayre, aujourd’hui envahi par les ronces, mais dont Patrick a dessiné une reconstitution et où ont vécu et travaillé des charbonniers et des bûcherons italiens. Nous sommes ensuite redescendus vers la campagne de La Lave puis vers le ravin du Nid de l’Aigle que nous avons contourné pour rejoindre l’aval de la combe et le village de Montsalier.
Un grand merci à Patrick pour cette longue et belle randonnée érudite sur la pierre sèche et la destinée de quelques hommes et femmes de ce village au cours des siècles (18 Km et 500 m de dénivelé en 7 heures de marche effective).
J.P