Jour 1
La tour de Madeloc
Collioure (66)
11 / 05 / 2025
Midi. Après avoir suivi une route étroite et très tortueuse, nous sommes tous (ou presque) au rendez-vous au col de la Serra et au Mas du même nom pour notre première randonnée. Le paysage est magnifique : Collioure, la mer, les champs de vignes et d’oliviers en parcelles régulières, peu de constructions. On se croirait dans un tableau de la Renaissance italienne. Après un petit pique-nique au milieu des bruyères, des cistes et des lavandes stoechas (dites aussi « papillons »), la randonnée s’organise. Sur les 28, nous sommes 12 à partir d’un bon pas vers la Tour de Madeloc. Le chemin est escarpé, rocheux et demande une certaine souplesse. Arrivés à la batterie de Taillefer qui servait de défense sous la IIIème République, deux d’entre nous font défection. Il reste 10 valeureux pour poursuivre le chemin bien tracé et apparemment aisé. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la montée est rude jusqu’à la Tour. Au retour, 4 « pressés » prennent un raccourci étroit et raide pendant que les autres (il en reste combien ?) poursuivent par le chemin puis le GR. Puis les deux groupes prennent le chemin de l’eau à flanc de montagne qui va les ramener aux voitures. Là, tous se retrouveront, les pressés, les moins pressés et ceux qui, prudents, ont préféré une petite balade aisée et sympathique dans la garrigue autour du Mas de la Serra ou qui ont attendu en musardant au soleil. Au final, personne n’est perdu et ce sont bien 28 marcheurs qui reprennent la route pour gagner Rosès, qui par l’autoroute et Figueras, et qui par la route qui serpente en suivant la côte. Enfin, Rosès, notre hôtel Nautilus , un repas et un repos bien mérités.
DM et BP
Jour 2 Matin
Cala Montjoi Cap Norfeu
12 / 05 / 2025
Départ de la randonnée du camping de Cala Montjol. Nous sommes montés plein nord par un chemin ombragé sur la crête dominant la baie de Montjol, puis avons suivi la crête plein ouest puis sud vers le cap de Norfeu, jusqu’à la tour de Norfeu. La traversée d’un troupeau de vaches, veaux et taureaux a mis en émois quelques uns de nos collègues ;-) Nous avons eu de splendides vues sur toute la baie le long de cette crête. De la tour, nous sommes redescendus vers le bord de mer, sur un sentier nous ramenant vers le point de départ. La randonnée matinale a été marquée par le beau temps et une floraison importante suite aux pluies de la semaine précédente (cela durant tout le séjour).
P P
Jour 2 Après midi
Parc naturel des Aiguamolls
Après avoir déjeuné à l’hôtel, nous sommes partis pour une randonnée en terrain plat dans le parc naturel des Aiguamolls, une zone humide préservée entre Ampuriabrava et Sant Pere Pescador. Cela a permis l’observation de nombreuses espèces d’oiseaux à partir de postes de guet disséminés le long du parcours. L’orage s’en est mêlé en fin de parcours, nous avons utilisé un des postes d’observation comme abri pendant l’ondée.
P P
Jour 3
Le Serra de Rodes Le Castellas de Sant salvador Saverdera
Monastère Saint-Père de Rodes
Palau-Saverdera (Catalogne)
13 / 05 / 2025
Nous démarrons cette rando par la visite du village de Palau-Saverdera (80m)situé au pied du Serre de Rodes.
Cette commune de 1500 habitants est issue de la fusion des deux villages, Palau et de Saverdera. La commune a été mentionnée pour la première fois en l’an 974. Elle est située sur le territoire du parc national du cap Creus.
En fait nous ne verrons de ce village que l’église romane construite au début du XIe siècle et qui est mentionnée pour la première fois en 1070 comme église Sant Joan, et où il est spécifié qu’elle avait été donnée au monastère de Santa Maria de Roses. L’église a été construite sur les ruines d’une ancienne villa romaine. Elle a profité de certains matériaux, y compris de pièces de céramique que l’on peut voir dans le mur nord et les fenêtres de l’abside.
Après la visite, le groupe se divise en deux :
Une bonne moitié monte directement en voiture jusqu’au balcon de l’Emporda, pendant que les plus vaillants emprunte un chemin muletier qui les conduira au bout d’une grosse heure jusqu’à ce même balcon (470m).
Le groupe réunifié attaque alors le tour du Serre de Rodes. Le petit sentier que nous empruntons passe au milieu des cistes cotonneux en pleine floraison et nous amène à l’église Santa Eléna.
De là nous découvrons un panorama grandiose sur le cap de Créus. Des fouilles récentes ont révélé l’existence d’un ancien village juste à côté de l’église.
Nous empruntons ensuite un petit sentier qui serpente dans les rochers et qui nous amène au Castellas de Sant Salvador Saverdera (676m) qui est le point culminant de notre rando et le lieu aérien de notre pique-nique.
Après le repas nous descendons côté nord 150m plus bas au Monastère de Saint-Père de Rodes.
Immense monastère, impressionnant par sa hauteur. Notre guide nous aide à remonter le temps jusqu’à la grotte originel qui hébergerait des reliques de Saint-Pierre.
Retour au balcon d’Emporda par une piste plus paisible qu’à l’aller…
Les plus courageux redescendent à Palau-Saverdera par un autre sentier muletier.
Bilan de cette journée enchanteresse : 10km et 705m de dénivelée
JC
Jour 4
Journée Dalinienne autour du Phare du Cap Creus
Cadaquès (Catalogne)
14 / 05 / 2025
C’est à partir du parking du phare du cap Creus, le point le plus oriental de la péninsule ibérique que nous débutons cette randonnée.
Tout au long de la journée nous allons cheminer dans un milieu aride et rocailleux où la végétation doit s’adapter à la pauvreté du sol, à la charge des vents, à la salinité de l’air marin.
Le sentier descend vers la Grotte de l’Enfer nichée entre deux strates rocheuses. Nous poursuivons sur un chemin côtier surplombant quelques criques sublimes et sauvages.
Rapidement nous laissons la façade Sud-est du cap pour découvrir la côte tournée vers le Nord-est.
Nous prenons notre panier repas sur le site aménagé de Tudela. Laurent, notre guide, nous parle avec force détails de la déconstruction du Club Med (2009- 2010) puis de la vie du célèbre peintre catalan Salvador Dali .
Notre retour vers les voitures va se faire dans un environnement géologique étonnant. Nous découvrons de nombreux rochers sculptés pendant des millénaires par les griffures sournoises des vents. Ce paysage surréaliste à d’ailleurs grandement inspiré Salvador Dali.
Petite halte rafraîchissante au pied du phare avant de nous rendre à Portlligat pour le point d’orgue de cette journée : la visite de la maison-musée de Dali.
Pendant une petite heure au travers d’un labyrinthe de pièces et de terrasses nous côtoyons l’excentricité de Dali magnifiée par son épouse et sa muse Gala.
Au cours de cette très belle journée nous avons parcouru 8 km pour un dénivelé de 200 m ; IBP 29
A R
Jour 5
Randonnée à Cadaquès
Cadaquès (catalogne)
15 / 05 / 2025
Après une belle traversée d’une heure et quart, presque à fleur de rochers par moment, la petite troupe arrive à Cadaquès. Sous la houlette de Laurent, dit le Colosse, nous partons pour une rando de 13 kms et 450 m de dénivelé…. mais j’ai vraiment l’impression d’en avoir fait plus …
Laurent nous présente Cadaquès la blanche, et nous explique que le nom viendrait de la présence des cades (genévrier oxycèdre). Il y a une autre théorie qui est l’évolution du nom Cap de Quers (cap des rochers) et dieu sait s’ils sont nombreux dans le secteur. La toponymie reste un mystère …
Le village vivait de la pêche et de l’agriculture, essentiellement vigne et oliviers, dans un lieu hostile et fréquemment attaqué par corsaires et pirates, notamment turc et le célèbre Baba Aruj, dit Barberousse, dont on verra la tête sculptée dans l’église. Après les phylloxera comme dans toute la catalogne, c’est le déclin économique qui poussera certains à s’exiler vers Cuba, l’Argentine et même New-York ! Ces immigrants, appelés ici les Indiens, reviennent pour certains qui ont réussi, dans leur village et construisent des belles et luxueuses demeures modernistes. Cette histoire ressemble beaucoup à nos mexicains de Barcelonnette !
Après avoir traversé quelques ruelles aux façades chaulées, nous commençons alors la grimpette dans un sentier bordé de murets en pierre sèche entourés d’une flore exubérante (cistes, liseron à feuille de mauve, oliviers, ajoncs, …) le tout en pleine floraison.
Arrivés sur les terrasses d’une ancienne chapelle, rachetée, restaurée et agrandie par un riche barcelonnais, nous pique-niquons à l’ombre bienfaitrice des chênes lièges. De là, nous jouissons d’une vue imprenable sur la baie de Cadaquès. On entame alors la descente par pistes et sentiers odorants jusqu’au petit phare du 19ème siècle, très venté, de cala Nans.
On continue la descente vers le village pour une visite de l’église santa Maria, reconstruite par les habitants au 17ème après que le vilain Barberousse l’ai détruite en1543 . Témoignage monumental des efforts de la communauté. À l’intérieur, un prodigieux retable baroque en bois, en l’honneur de la vierge de l’Espérance, une œuvre maîtresse conçue en 1725 et magnifiquement dorée en 1788, réalisée par les artistes Jacint Morató et Pau Costa.
Halte rafraichissante dans un beau bâtiment néo-classique du début 19ème racheté en 1886 par la sociétat de l’Amistat (la société de l’amitié), plus connue sous le nom de Casino. C’est une organisation à but non lucratif créée par un groupe de jeunes travailleurs de Cadaqués (aujourd’hui 300 membres). Les premiers statuts datent du 1er mai 1870. C’est un peu le fonctionnement de nos anciens cercles. C’est au rez-de-chaussée, aujourd’hui bar, que nous attendons notre bateau pour le retour à Rosès.
Sabrina
Jour 6
Le site des Mégalithes
Rosès (Catalogne)
16 / 05 / 2025
Pour la dernière randonnée de notre séjour, c’est Angela l’épouse de notre guide qui nous a accompagné.
Partant du village ’’haut’’, nous sommes très vite parvenus dans une oliveraie que nous avons traversée pour atteindre les premières terrasses.
La plantation d’oliviers est extensive et l’espacement entre chaque arbre important. C’est un mode de culture traditionnel ici. Chaque 7 ans, les oliviers sont ‘’rabattus’’ au maximum pour qu’ils se régénèrent. Certaines souches ont plus des 100 ans et c’est une variété endémique de la région.
Ce sont les grecs venus de Phocée, qui ont importé ces arbres au sixième siècle avant J.C.
Le chemin que nous gravissons, nous fait passer de terrasses en terrasses, construites par ce peuple. Ce labeur colossal permettait d’utiliser un maximum d’espace cultivable, sur une colline aussi pentue.
Le panorama sur Rosas est très étendu lorsque nous arrivons sur le plateau dominant la ville. Très bétonnée jusqu’à la fin de ‘la dictature Franco’, les habitants ont repris depuis les rênes de cette évolution.
Un premier dolmen nous accueille sur le site que nous allons parcourir. Il y avait donc une vie humaine avant les grecs…
De là, Angela nous fait remarquer une bute sur une colline voisine qui était une ancienne forteresse construite par les Wisigoths.
Chemin faisant, nous croisons d’autres dolmens et des menhirs. Leur mise en valeur est récente et consécutive aux incendies qui ont ravagé les collines il y a quelques décennies. Beaucoup de maisons ont été détruites et les habitants sont partis dans la plaine. La nature a maintenant repris ses droits et la garrigue est omniprésente avec abondance de fleurs, de cistes et leur parfum discret mais si délicat.
Des ‘casotes’, cousines de nos bories complètent le paysage environnant.
Le dolmen le plus imposant est celui de la Creu d’en Corbertella. Sépulture à couloir répertorié pour la 1ère fois en 1912 dans une ferme, dont il servait de basse-cour. Il est daté entre 3500 et 3000 av. J.C (Néolithique final). Le mégalithe est fait de grandes dalles de gneiss, pierre abondante dans les environs. Le poids de la dalle de couverture est considérable.
De nombreux renseignements nous ont été donnés par notre guide (qui aime son pays), sur la langue catalane, la flore, la faune, l’histoire (port grec d’ Emporion, colonisé ensuite par les romains) et la géologie.
Comme tout le bassin méditerranéen, cette terre a sans cesse été le théâtre d’invasions, de migrations, de convoitises, de pauvreté et de richesse.
Puis c’est le retour à la ‘civilisation’ où en fin de parcours, un mûrier nous fait le bonheur d’offrir ses doux fruits sucrés. Comme la nature est généreuse !
Dénivelée : 250 mètres. Temps de marche : 2h45.
Merci Angela.
L M
Bonus : On ne quitte pas cette page sans avoir lu
la " feuille de chou" de Sabrina