J1
Gorges de Saint-Jaume et Saint-Pierre de Fenouillet
22 / 03 / 2024
Premier jour de notre séjour en pays cathare. A peine avons-nous pris possession de notre cabane au Camping de Castel Fizel à Caudiès et avalé notre pique-nique, que nous voilà partis pour une première randonnée. On ne pourra pas dire qu’à RHP nous ne sommes pas réactifs !
Nous sommes 21 à quitter le camping à pied pour emprunter un chemin champêtre entre champs et forêt qui va nous mener jusqu’à l’église Notre-Dame de la Val (ou de Laval suivant les textes). Construite au Xe et remaniée au XVe, entourée de très vieux oliviers et de cyprès, l’église était très fréquentée par les habitants comme lieu de dévotion à la Vierge et à Sainte-Anne.
Nous poursuivons notre route en longeant les gorges de Saint-Jaume (Jacques, en occitan) : étroites, creusées dans de hautes falaises, bordées de buis et traversées par un joli torrent aux eaux vives coulant parfois en cascades, elle offre une fraîcheur appréciée en ce premier jour ensoleillé (ça ne va pas durer !). Au bout des gorges, c’est le village de Vilasse (commune de Fenouillet) d’où l’on peut grimper jusqu’au Château vicomtal de Saint-Pierre. Aujourd’hui réduit à l’état de ruine, on peut cependant apprécier la qualité de sa construction et du travail d’assemblage des pierres restées en place, en particulier, celles du mur de l’abside de l’ancienne église. Ce château était destiné à surveiller la vallée de l’Agly et faisait partie du système de défense des Fenouillèdes. De là, on observe en contrebas une équipe de pompiers en plein exercice (tyrolienne,) au bord des gorges, ce qui semble passionner certains d’entre nous davantage que les vieilles pierres... Le retour se fait en boucle par un sentier qui nous ramène au camping assez tôt pour organiser un premier apéro.
9,6 kms, 3h30, 330m D+, IBP 43
D. M.
J2
Le Château de Peyrepertuse et le Moulin de la Ribaute
23 / 03 / 2024
21 au départ, nous décidons de faire cette randonnée en deux groupes.
Un groupe démarre au village de Duilhac, pour monter sur 300m D+ jusqu’au parking du Château de Peyrepertuse, pour y rejoindre les autres marcheurs, arrivés en voiture.
Grâce à une guide fort sympathique, nous visitons ce château mentionné dans les textes dès 842. Un premier château féodal comprenant un ouvrage défensif et une église date du XIIe siècle. Après les croisades, le château devient Forteresse Royale. La construction de l'enceinte basse en forme de triangle date du milieu du XIIIe siècle. La fin de la fortification de l’enceinte médiane et les réaménagements du donjon San Jordi sont effectués aux XVIe et XVIIe siècles. Depuis sa construction, la forteresse assurait le contrôle du territoire, en particulier pendant la période cathare et faisait face au royaume d'Aragon, puissance ennemie. En 1659 le traité des Pyrénées détermine la frontière entre l'Espagne et la France, et Peyrepertuse perd son intérêt stratégique.
Après le pique-nique et la descente par le GR 36 vers Rouffiac, nous suivons le Verdouble, une jolie rivière. Nous devons la quitter à l’entrée de gorges très encaissées, pour atteindre par une crête le Moulin de Ribaute, où nous retrouvons le Verdouble, qui alimente un plan d’eau, en rénovation, en aval de belles bassines creusées dans les gorges. Retour tranquille à Duilhac.
15,5 kms, 6h, 600m D+, IBP 77
B D
J3
Le Pech de Bugarach
23 / 03 / 2024
En 2 groupes : depuis le Col de Linas (le plus court), depuis Bugarach par la Fenêtre (le plus long et raide)
Depuis le Col de Linas, de fortes bourrasques de vent accueillent les 10 marcheurs à la sortie des voitures. Fort heureusement, nous commençons à monter bien abrités par une haie de feuillus serrés. Plus haut, une forêt de hêtres et de buis nous protège des sautes de vent, pendant les ¾ d’heure de l’ascension. Notre marche est agrémentée de parterres de coucous, de violettes et d’hépatiques, dont les couleurs jaunes, violacées tranchent avec le vert de la forêt. Le sentier bien tracé s’avère plus escarpé au fur et à mesure que nous approchons du col d’où nous découvrons le versant sud de la montagne. La pause « banane » nous permet de reprendre notre souffle pour entamer la dernière partie de la montée au Pech de Bugarach (1 230m).
L’environnement est soudain dénudé en dépassant les 1 000 mètres, mais Zéphir va s’en donner à cœur joie pour tenter de nous déstabiliser, et nous ralentir dans notre progression. La cime se dévoile à nos yeux et nous retrouvons l’autre groupe qui, malgré les 6kms de plus, nous avait devancés au sommet. Du Pech de Bugarach où le panorama se déroule à 360° nous, nous apercevons les sommets enneigés des Pyrénées orientales et ariégeoises.
C’est là, selon les écrits Mayas, que le 21 décembre 2012 devait survenir l’apocalypse, où seule une poignée d’être humain devait être sauvée par des extra-terrestres. Comme vous vous vous en doutez, il ne s’est rien passé.
À la redescente, la priorité est de trouver un lieu où pique-niquer et à l’abri. Chose faite il convient de faire attention à ne pas heurter les racines à fleurs de terre ni glisser sur les rocailles particulièrement lisses. Nous avons recours à des troncs de buis bien polis, pour éviter la chute, et arrivons rapidement au parking du Col de Linas.
Depuis Bugarach, 11 participants, montée tranquille dans les bois, puis descente rapide à la cascade des Mathieux qui forme un joli bassin. Le chemin se poursuit plus raide, les arbres disparaissent peu à peu, laissant place aux pelouses sèches et rochers : jolie floraison de pâquerettes, violettes, euphorbes, narcisses, potentilles, hellébores. La montée devient très raide, à quatre pattes dans les rochers, vent en rafales violentes et glaciales jusqu’à la « Fenêtre », trou dans la roche accessible d’un coté ; un petit pas aérien nous permet de basculer de l’autre côté.
Le sentier est plus facile ensuite et nous arrivons au sommet à 12h15, où le 1er groupe nous rejoint pour partager ce panorama superbe, mais nous redescendons rapidement tous ensemble pour un pique-nique rapide vers le col de Linas, tant bien que mal abrité du vent dans les buis. Redescente caillouteuse mais sans difficulté en 1h30 jusqu’au col, où le 1er groupe s’arrête, puis encore 1h par un chemin herbu, puis très caillouteux jusqu’à Bugarach, où les 2 groupes se rejoignent.
Court trajet en voiture jusqu’à la station d’observation des vautours. Certains parviennent, grâce à longue vue, à percevoir un mur de rochers ou ils nichent. Et Joël, le plus chanceux, assiste à l’arrivée d’un vautour se posant sur un arbuste. Puis nous parcourons 700m avant d’atteindre la rivière de la Blanque Nous pouvons la surplomber grâce au pont romain, sans protection, dominant de 15 à 20m une cascade. Les photographes se font plaisir, tandis que Bruno décongestionne sa cheville dans l’eau fraîche, et qu’une artiste continue son dessin, imperturbable, malgré notre arrivée bruyante.
Col de Linas : 7km, 4h, 600m D+, IBP 75 - Bugarach : 12,5km, 6h, 820m D+, IBP90
G. et Ch. O M. M.
J4
Le Sentier du Facteur
25 / 03 / 2024
Nous sommes 20 randonneurs au départ de la gare de Caudiès de Fenouillèdes, non pas pour prendre le train rouge, mais pour aller à la découverte du « sentier du Facteur de Campeau ». Nous laissons le village derrière nous après avoir arpenté les rues étroites du centre ancien.
Le chemin conduit à travers champs et vignes jusqu'à l’ascension de la colline, ravagée à cet endroit par le feu. Un sentier escarpé s'offre à nous sur une bonne distance ; des ouvrages de pierres sèches ont été nécessaires pour le rendre durablement carrossable. De nombreuses espèces végétales bordent la voie. Les asperges sauvages sont pléthores et enchantent nos papilles.
A la ''pause banane'' sur une ancienne charbonnière, nous cueillons l'ail des ours, qui agrémenteras nos salades à midi. Hélas les beaux taillis de buis ont été anéantis par la pyrale. Après une agréable marche en sous-bois, nous traversons sur un pâturage ''grignoté'' par les prunelliers sauvages.
Enfin nous arrivons sur un lieu où se trouvait jadis, l’important hameau de Campeau, constitué d'habitations et de bergeries de grande capacité dont il ne reste que des ruines.
Pendant que quelques courageux ''poussent'' jusqu'au col, une corvée de bois est organisée et un beau feu est allumé, qui nous réchauffera le temps du pique-nique.
Puis c'est le retour : rencontre avec un troupeau de vaches de race Salers, qui semblent s'amuser de notre présence en dévalant les champs et pour nous faire comprendre que c'est leur territoire. Ensuite ce sont des chevaux qui gambadent dans la prairie et nous toisent avec curiosité.
Après la visite rapide d'une immense bergerie en ruine, nous prenons le chemin du retour à travers chênes verts et taillis, sur une sente pentue et caillouteuse que notre équipe de randonneurs avertis n'a aucune peine à descendre. En chemin nous avons le plaisir de retrouver Betty et Hubert, venus à notre rencontre.
La gare de Caudiès est toujours là, le train rouge n'a pas bougé.
14kms, 6h, 480m D+, IBP 60
L.M.
J5
Circuit auto
26 / 03 / 2024
Changement de programme pour ce jour annoncé pluvieux, nous abandonnons la rando prévue sur Ansignan et partons pour une visite en voiture de différents spots.
Premier arrêt à Puilaurens pour visiter le château sous une pluie fine qui heureusement s’est arrêtée en cours de visite. Ce château appartenait à l’Abbaye de Saint-Michel de Cuxa en terre aragonaise au Xème siècle. Il passera dans les mains du roi de France en 1255 et servira de base arrière pour l’armée royale. Ce qui lui a permis d’être sauvegardé d’un abandon pour cause d’inutilité, la frontière entre la France et l’Espagne s’était déplacée plus au sud.
De retour aux voitures, nous partons en convoi vers Alet-les-Bains connue pour ses eaux thermales (aujourd’hui délaissées) et son abbaye-cathédrale Sainte-Marie aujourd’hui en ruine. Nous avons pu visiter l’abbaye hors horaires grâce à la gentillesse de l’hôtesse d’accueil qui était présente dans les bureaux et qui nous a ouvert les portes pour une visite rapide.
Pique-nique à l’abri dans le lavoir d’Alet ou nous avons observé le défilé des initiés qui venaient faire le plein de cette abondante eau thermale plus exploitée à ce jour…
Direction Limoux que nous avons traversé à pied jusqu’à la Maison Guinot pour une visite guidée et scénarisée des caves par le propriétaire.
C’est un peu « pompette » plein de bulles en tête que nous retournons vers Caudiès de Fenouillèdes. C’était une « sa Crémant » belle visite.
110km et 0m D+, sauf toutefois la montée au château de Puilaurens (D+ : 80m)
J.C.
J6
Gorge de Galamus
et Ermitage Saint-Antoine
27 / 03 / 2024
Il a plu cette nuit. Le soleil brille ce matin sur les sommets enneigés.
Sur les glissières du parking de la gorge pendent de nombreuses combinaisons de canyoning en néoprène. Accroché à la falaise, l’ermitage Saint-Antoine se fond au paysage. Par bonheur, on nous ouvre l’accès dès notre arrivée. Dans la faille profonde qui tient lieu de sanctuaire, Saint Antoine se pare de nombreux chapelets à son cou.
Nous quittons l’ermitage par un tunnel qui permet de déboucher sur la route, en amont du parking. Nous empruntons cette route étroite taillée dans la falaise dominant un à-pic vertigineux du fond duquel une rumeur de rivière nous parvient. A l’entrée de la gorge une dizaine de casques rouges, à sa sortie une autre dizaine de casques bleus écoutent plus ou moins attentivement les consignes de sécurité avant de se lancer à l’eau.
L’eau se calme chutant de vasque en vasque. Pause banane avant d’attaquer le chemin ‘’das Souls’’ dominé au loin par le Pech de Bugarach. Le sentier serpente doucement à l’ubac, couvert de feuilles de chênes puis de hêtres jusqu’à un épaulement, le col das Souls, où, en dix mètres, la végétation change radicalement : thym, chênes verts et kermès, viorne, laurier thym, narcisses d’Asso... puis les buis hauts et droits. Le chemin file à l’horizontal, domine la gorge face à la chaîne des Pyrénées enneigées. Nous déjeunons au bord du sentier dans un vallon à la végétation impénétrable, et laissons à droite le chemin de Saint-Paul.
Nous montons un autre vallon où rochers et arbres se rafraîchissent sous une épaisse mousse verte, vallon qui nous mène au plateau calcaire de Sarraoute (alt. 900m). De ce point, le plus haut de la randonnée, le paysage s’étend de la côte Vermeille et Collioures au Puig Carlit, sommet qui cherche encore à atteindre les 3000 mètres.
En redescendant le chaos, délicat par endroit, de nombreux bouquets de narcisses pseudo narcisses égayent le parcours. Du plan de Brézou et de sa grande bergerie en ruine nous prenons le ruisseau à sec de la Fount d’en Pinou, agrémenté d’asphodèles en fleurs pour atteindre les voitures.
14km, 720m D+, 6h, IBP 80
P.C.
J7
Cucugnan et le château de Quéribus
28 / 03 / 2024
Le soleil est de retour. Notre point de départ est Cucugnan, 360 m d’altitude, petit village planté sur une colline cernée de vignes et dominé par son moulin d’Omer. La commune fait partie du département de l’Aude dans le massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées. Cucugnan fut immortalisé par Alphonse Daudet dans « Les lettres de mon moulin » sa fameuse histoire du "Curé de Cucugnan", elle-même, tirée d'une nouvelle écrite par le poète occitan Achille Mir.
Nous arpentons les ruelles ombragées et ses maisons pleines de charme dont les jardins sont plantés de palmiers et d’agaves, témoins d’un climat méditerranéen. Nous quittons le village par la route qui à travers les vignes nous emmène plein sud vers le vertigineux château de Quéribus à 730m d’altitude. La route devient piste puis chemin et la montée devient de plus en plus raide avant d’arriver sur la crête où on oblique plein ouest vers le château.
Le paysage est minéral, karstique et il faut être vigilant en marchant. Quand le château est à portée de vue, nous faisons halte pour le pique-nique. On domine la région des Fenouillèdes, le Roussillon et une bonne partie du département des Pyrénées-Orientales, on peut même voir la mer.
Au sud, face à nous, la chaîne des Pyrénées et le massif du Canigou encore couvert de neige. Le tableau est merveilleux. Nous nous rapprochons du Château de Quéribus, haut lieu du catharisme où se terminera la douloureuse histoire de la croisade contre les albigeois. Le seigneur de Cucugnan, Chabert de Barbaira, accueillera les derniers hérétiques cathares et le château de Quéribus sera assiégé avant de se livrer en 1255, 10 ans après le château de Montségur. Nous sommes ici sur l'ancienne frontière qui défendît le Midi de la France face à la région espagnole de l'Aragon et ce, jusqu'au traité des Pyrénées en 1659 qui annexa le Roussillon à la France.
Le groupe de randonneurs se sépare, direction Cucugnan où le parking du château. La descente assez raide est faite à vive allure. Nous retrouvons le village de Cucugnan. Une halte à la célèbre boulangerie s’impose, boulangerie qui met en avant son engagement total et sa maîtrise de la filière semences - blés anciens - farines "100% Nature", transformés en pains au levain, biscuits et pâtes artisanales. La journée se termine à Maury, village viticole, dont le vignoble produit des Côtes du Roussillon Village, des Vins Doux et Secs Naturels offerts à la dégustation dans la cave coopérative.
11km, 562m D+, 5h, IBP 63
B. M.
J8
Tautavel
29 / 03 / 2024
Nous sommes 8 à nous arrêter sur le chemin du retour à Tautavel pour visiter le Musée de Préhistoire de Tautavel, dont voici une présentation extraite du site www.450000ans.com (plus récent que son nom ne l’indique)
Il présente toute l’histoire de l’humanité en Europe depuis les premiers européens jusqu’aux portes de l’Histoire. En 1971, la découverte de l’Homme de Tautavel (-450 000 ans) par les équipes du Professeur de Lumley a suscité la volonté de créer un pôle scientifique et culturel.
Ce pari audacieux a déclenché un formidable développement de la commune et lui a apporté une notoriété et une attractivité sans précédent. Âgé de vingt ans, l’homme de Tautavel mesurait 1m60.
C’est un Homo heidelbergensis avec toutes les caractéristiques des premiers européens : un front fuyant, un bourrelet au-dessus des orbites, des pommettes saillantes et une mâchoire avancée.
Il n’est pas certain qu’il maîtrisait le feu, mais il se révélait être un excellent chasseur. On pense qu’il a choisi le site de la Caune de l’Arago pour sa situation privilégiée : il pouvait y dominer la vallée, sa source d’eau et par conséquent ses proies.
B d.