Sentier du Maquis de Gordes

par la Sénancole

 18 / 02 / 2024

 

Par cette belle journée ensoleillée ce n’est pas moins de 27 randonneurs au rendez-vous de cette rando-patrimoine au départ de Gordes. Une très belle rando a été balisée à Gordes pour ne pas oublier son rôle durant la résistance. Bombardé en août 44, le village a subi de nombreux dégâts et a reçu la Croix de Guerre avec étoile d’argent.

 

Nous nous garons sur le grand parking à l’entrée de Gordes (près du village des bories). Nous empruntons alors une petite route bordée de magnifiques murs de pierres. Nous arrivons près du village des bories (que nous ne visitons pas). Une trentaine de bories organisées en îlot (les plus anciennes dateraient du XVIIe siècle), abandonnées durant près d’un siècle, seront rachetées dans les années 1960 par Pierre Viala qui va les restaurer. Classé MH en 1977, le site sera revendu à la commune en 1984.

 

Un joli sentier ombragé surplombe le vallon de la Sénancole, et nous permet d’entrevoir une grosse construction troglodytique, la maison de la Croix des Baux, témoin d’une vie rurale très active jusqu’au XIXe, dissimulée en aval de la rive droite, sous une grande baume. Un peu plus loin un abri sous roche qui permit aux maquisards à plusieurs reprises de trouver un abri. Nous arrivons au fond du vallon et continuons quelques temps dans le lit de la Sénancole avant de remonter par un sentier rocailleux un peu raide jusqu’à la ferme de la Débroussède mise à disposition d’une trentaine de maquisards par son propriétaire, Félix Poncet, au printemps 43.

 

Idéale pause pique-nique même si nous arrivons un peu tôt. L’occasion de faire les curieux autour et dans les ruines du bâtiment, et de dénicher (merci l’œil de lynx de Patrick C.) un très joli poème graffiti. La façade de la ferme montre 2 grosses pierres taillées qui laissent supposer un placard à bugade. « C’est la budadièra, sorte de placard en pierre, bâti non loin de la cheminée et muni d’étagères de bois sur lesquelles on place le linge. Ensuite même procédé que le tineu. L’occasion de boire un coup à la santé de « Notre Président » qui fêtait ses ... ? 20 ans !!!

 

Nous repartons après la pause déjeuner vers l’abbaye de Sénanque que nous abordons par l’arrière, fondée en 1148 par les cisterciens, dévastée durant les guerres de religions. La configuration du vallon impose ses contraintes et l’abbaye n’est pas orientée (ici nord-sud). Vendue comme bien national à la révolution, restaurée au milieu du XIXe et réinstallation d’une communauté monastique. Après un intermède d’une vingtaine d’années comme centre culturel de la fondation Berliet, les cisterciens de Lérins ont repris la vie conventuelle à Sénanque. Remontée sur le plateau, pour redescendre par un sentier bordé là encore de magnifiques murs en pierres sèches clôturant entre autres des oliveraies.

 

Nous arrivons à Gordes et son château (XIIe et XVe) qui sert de musée, mairie et office de tourisme et après une rapide visite de l’église dédiée à st Firmin (reconstruite au XVIIIe), nous déambulons dans les ruelles : le palais Saint-Firmin, la maison d’André Lhote, un des premiers artistes qui va œuvrer à la renaissance de Gordes où il s’installe en 1938. Il y invitera Chagall, W. Ronis, et Vasarely suivront et affirmeront la notoriété de Gordes. Nous descendons toujours via le théâtre des terrasses et la rue pavée d’amour pour arriver à la fontaine basse. C’est ici que l’on perçoit le mieux les dégâts occasionnés par les tremblements qui se succèdent de 1897 à 1909. Ceux-ci anéantirent toutes les industries de Gordes qui utilisaient la force hydraulique (tannerie, minoterie, filature...). Les cours de la Sénancole et de la Véroncle sont déviés de leurs cours ou disparaissent sous terre.

 

Nous remontons par le chemin de Bel air et rejoignons le parking par une jolie petite route toujours bordées de ces murs en pierres sèches et bories. 

 

Nous avons parcouru 12 km – durée 5 h 00.

Sabrina