Boucle de la montagne de Sainte Victoire (13)

 

 

Nous allons faire un grand classique de Provence, la montagne Sainte Victoire étant un symbole des Bouches du Rhône et des alentours. Anna étant blessée, Joël nous emmène, 15 randonneurs saisis par le froid matinal, pour grimper par la face Nord de ce massif calcaire, haut lieu d’inspiration de la vie et l’oeuvre de Paul Cézanne puis de Pablo Picasso.

Nous descendons le vallon du Délube pour traverser une prairie naturelle avant d’affronter la montée qui se fera pour les 2/3 en sous bois. Pins d’Alep, chênaies, pins sylvestres avant landes et garrigues à proximité des crêtes. Nous empruntons le sentier des Plaideurs, 550 m de dénivelé jusqu’au col de Ruberoque (941m). Les habitants de Puyloubier utilisaient déjà cet itinéraire en sens inverse au XVIII ème siècle pour se rendre chez le Juge de Paix qui siégeait à Vauvenargues. La côte est raide et nous faisons quelques haltes pour admirer le château de Vauvenargues, bastide du XVIIIe, ancienne propriété des Comtes de Provence puis appartenant désormais aux héritiers de Picasso qui y résida de 1958 à sa disparition en 1973. Il y est d’ailleurs inhumé devant le grand escalier au côté de sa dernière épouse.

Après la pause « banane » il faut descendre quelques rochers pour arriver dans un vallon avant d’aborder le dernier raidillon de 200 mètres de dénivelé. Au sommet au niveau du col de Ruberoque nous rejoignons le GR 9 qui relie le Jura à la Méditerranée. Le GR part à l’Est vers Puyloubier, à l’Ouest vers la Croix de Provence et c’est la direction que nous prenons. Nous longeons les crêtes en profitant d’une vue plongeante sur le versant sud avec ses abruptes falaises baignées par le soleil. Le vent est froid, coupe-vent, bonnet et gants sont sortis des sacs. La Croix de Provence est en ligne de mire, Il nous faudra marcher presque 2 heures avec des montées, des descentes, des lapiaz fissurés et beaucoup de cailloux. Nous devons être très attentifs et bien regarder où poser les pieds. On découvre un tunnel, l’entrée du gouffre de Garagaï. L’endroit est abrité du vent et nous décidons de faire la pause déjeuner, mais le froid nous contraint à vite ranger les sacs et repartir vers la Croix et le Prieuré. La Croix de Provence, haute de 18,25 m, est visible à des km à la ronde. Perchée à 946 m d’altitude, érigée en 1875, elle attire beaucoup de marcheurs. Le vent est violent, petit tour pour admirer le panorama et nous descendons vers le Prieuré au niveau de la Brèche des Moines. Son histoire remonte au Moyen Age. Construit au Ve siècle surement sur les ruines d’un ancien temple romain, il est complété par une chapelle et un couvent au XVIIIe .Tombés en ruine ils ont été restaurés, entretenus par les Amis de Sainte Victoire depuis 1955. Nous passons par le porche et entrons sur l‘esplanade qui offre un accès direct au monastère, et aux divers autres aménagements réalisés par la suite. Nous abordons la descente par le chemin des Venturiers, chemin de procession utilisé depuis des siècles par les pèlerins tous les 24 avril du « roumavagi du Mont Venturi». C’est ainsi que s’appelait la Sainte Victoire en référence au dieu des vents chez les Celto-ligures. Petite halte à l’abri du vent au Pré des Moines pour finir notre dessert et poser pour une photo « Bon rétablissement » » pour Anna.

Nous rencontrons ensuite en chemin des Amis de Sainte Victoire, venus ce matin participer à une messe au Prieuré en tant que chanteurs, très avides de répondre à nos questions. Jean nous indique un petit sentier qui nous permet de quitter la piste et descendre dans une chênaie avant de rejoindre le chemin de Bélude qui nous ramène à Vauvenargues.

 

Belle journée avec une météo complaisante, 6 heures 30 de marche effective,  13 kms et 750 m de dénivelé positif. Pour certains d’entre nous la journée se terminera chez Jean et Eliette où nous fumes très chaleureusement accueillis. Encore merci.

BM