Remontée du lit de la Bléone

Le Brusquet (04)

28  /  06  /  2023

 

Parés de chapeaux et lunettes de soleil, équipés de sac à dos et de bâtons, tenue classique de randonnée s’il en est, nous sommes huit à nous lancer dans l’aventure. Les maillots de bain pour certains dignes de Copacabana, donnaient à l’équipée un air cocasse ce mercredi 28 juin. Les chaussures aquatiques du meneur, Lucien, affublé d’une canne à pêche faisant penser à une antenne radio sortant du sac, pimentait le tout.

Traversant un territoire préservé du pays Dignois, le cours de la Bléone de 70 km de long prend sa source au pied de la Tête de l’Estrop et se jette dans la Durance entre Chateau-Arnoud et Les Mées. Nous longerons d’abord la rive gauche depuis Le Brusquet (canal du Moulin) jusqu’à La Javie.

 

La rivière n’occupe pas tout son lit, elle serpente en plusieurs bras entre des îles de galets et d’alluvions où nous observons des traces de loup, peut être, en tous cas de canidés. La Bléone ne signifie-t-elle pas étymologiquement « La rivière du loup»? Nous observons également les traces de sangliers qui viennent ici prendre des bains de boue. Nous traversons régulièrement les bras de la rivière et sommes surpris par le courant qui nous empêche de marcher droit. L’eau est fraîche, bien fraîche, nous essayons de rester debout et les bâtons sont très utiles. Les bosquets, les pavots, ont pris racine sur les alluvions, et les bras asséchés recèlent de beaux galets et des bois flottants très décoratifs.

 

Nous bifurquons sur un affluent à flanc de montagne et Lucien nous fait découvrir le domaine des castors : Troncs d’arbre rongés, barrages et sentes sur les berges. Il nous faut revenir sur le lit de la Bléone et devons traverser une iscle sur laquelle s’est installé un taillis envahi de ronces. Sans machette ni hachette, Lucien fait la trace, probablement hanté par ses souvenirs d’enfant où il jouait aux explorateurs dans le lit de la Bléone.

 

Malheureusement, à l’arrivée sur les galets de la rivière, la cane à pêche a disparu. Même l’appât a pris la poudre d’escampette ! La petite mouche s’est sauvée par les interstices de la boite où Lucien la tenait captive. Point de démonstration de pêche. Ce sera pour une autre fois. Lot de consolation, Lucien décide de se jeter à l’eau pour un bain revigorant dans le courant. Nous le suivrons presque tous…Mouillés de la tête aux pieds, nous repartons et le soleil aidant, les vêtements sèchent rapidement.

 

Le pique nique est programmé à la majorité imposée à La Javie. Le café restaurant « Le bon coin » nous attribue une table et 2 bancs et nous sert bières et cafés très appréciés. La Javie est réputée pour ses pommes et poires de variétés anciennes (la sarteau) et hasard ou pas, Patrick nous fait partager une eau de vie de poires très parfumée. Il est temps de remettre les chaussures de marche, nous traversons l’affluent l’Arigeol et redescendons la rive droite par un chemin ombragé à flanc de montagne. Nous aurons parcouru 11 km pour un dénivelé d’environ 150 m.

 

 

BM