Les Garduères et Notre-Dame des Œufs

Gréoux les Bains (04)

04  /  01  /  2023

 

Un grand beau temps pour cette première sortie de l’année qui va mener notre groupe de 21 marcheurs à travers bois de chênes verts, cades, cistes et romarins à la limite entre Gréoux et Saint-Julien-le-Montagnier.

Pas de chasseurs aujourd’hui mais des bûcherons armés de tronçonneuses qu’on entend à proximité des chemins. 

Pistes et sentiers vont nous conduire d’abord au hameau abandonné des Garduères. Quelques maisons en ruine et le four du village nous rappellent que des gens vivaient ici jusque dans les années 1920. De quoi vivaient-ils ? On peine à imaginer des cultures dans ce qui est aujourd’hui un bois. Pourtant, les murs de terrasses en pierre sèche, désormais perdus dans les fourrés, témoignent d’anciennes activités agricoles. Saint-Julien comptait alors 28 hameaux dont beaucoup sont aujourd’hui abandonnés, faute de ressource en eau, sans doute.

Peu après, c’est la pause pique-nique, au soleil, agrémentée des 13 desserts (ou presque), arrosés de génépi et de poire (avec modération, bien sûr !). Après la pause, nous reprenons la route en passant par le vallon obscur qui mérite bien son nom car il ne doit guère voir le soleil et, protégé de grands buis, garde fraîcheur et humidité même aux beaux jours, on l’imagine. Des places de charbonnières nous rappellent que le bois a dû être exploité depuis longtemps.

Puis ce sera la montée jusqu’à la chapelle Notre-Dame des Œufs, haut lieu d’un pèlerinage qui a duré jusque dans les années 1940. Les femmes qui désiraient avoir un enfant y venaient en procession lors des deux fêtes mariales de l’Ascension et du 8 septembre, portant deux œufs dont l’un serait gobé et l’autre enterré sous le seuil de la chapelle afin de favoriser leur fécondité. Aujourd’hui, la chapelle est toujours fréquentée par les croyants qui demandent la protection de la Vierge. Des petits galets ex-voto et des inscriptions sur des cahiers témoignent de leurs vœux. Et c’est aussi un lieu qui offre un beau panorama sur Gréoux que nous retrouvons après une descente rapide.

500m de dénivelé et 13 kms pour cette remise en jambe. Merci à Joël de nous l’avoir permise et une pensée pour Betty qui n’a pu être des nôtres.

 

D.M.

 

Pour ceux que ça intéresse, l’article de l’historien Régis Bertrand sur N.-D. des Œufs :

https://www.persee.fr/doc/mar_0758-4431_1977_num_5_1_1039