Séjour dans le Queyras

22 au 29 Juin 2022

 

Le mercredi 22 juin, les réveils ont sonné tôt car c'est le départ pour notre séjour dans le Queyras à l'initiative de Joël.

 Jour 1

Le lac Souliers

22 / 06 / 2022

 

Les 28 randonneurs se retrouvent à 8h30 au belvédère du barrage de Serre-Ponçon. Nous devions faire la Viste mais le temps pluvieux n'engage pas à la randonnée. Après un bref échange, nous décidons de donner du temps à la météo afin qu'elle se montre plus clémente.

 

Bien nous en a pris, 2h30 plus tard nous sommes à Brunissard et alors que quelques rayons de soleil se risquent à percer les nuages, nous nous divisons en deux groupes pour nous lancer à « l'assaut » du lac des Souliers.

  

Groupe BM – La Casse Déserte – Lac du Soulier

Le groupe moyens marcheurs s'avance en voiture jusqu'au belvédère de la Casse Déserte sur la route de l'Izoard pour un cool aller-retour de 7km.

Nous étions 11 à prendre un sentier à flanc de montagne et peuplé de résineux.

Au détour d'un virage, un paysage minéral s'offre à notre regard.

Il nous faudra une petite heure, zigzagant à travers les rochers, pour atteindre le lac, après une dénivelée de belle facture…

Enfin le lac montre le bout de son nez (si tant est qu'un lac ait un nez). Il s'est niché dans un creux important, profitant de l'opportunité que lui offrait un ancien verrou glacière.

Nous profitons de cet espace pour sortir nos casse-croûte des sacs.

Alentour des sommets ravissent nos yeux.

Les poissons du lac entament un balai incessant, preuve que les mouches viennent flirter avec la surface de l'eau.

Après nos agapes, certains font le tour du lac et Joël s'élance à l'assaut de la pente raide de la montagne en face de nous, ce qui nous permettra d’apercevoir les bouquetins fuyant l'intrus.

L'orage se faisant menaçant, et après que l'autre groupe nous ait rejoint, il est temps de penser au retour… pas assez vite pour prendre une belle rincée… c'est cela la montagne

Rando de 4.75 km et 400m de dénivelée..  

  

GROUPE TBM - Le lac du Soulier depuis Brunissard

 

Le reste de la troupe part de Brunissard pour remonter le torrent de l'Izoard dans un décor minéral annonciateur de la célèbre Casse Déserte. Le départ tardif incite à pique-niquer avant de quitter le torrent. Récompense méritée, le soleil donne l'espoir d'un bel après-midi.

 

Pour faciliter la digestion, nous modérons l'allure pour monter au belvédère. Dans la forêt du « Bois Noir », nous admirons plusieurs conifères : l'ampleur de leur tronc et leurs blessures nous laissent à penser qu'ils sont plus que centenaires.

 

Au lac de Souliers, nous retrouvons l'autre groupe. L'orage menaçant ne nous permet ni farniente, ni discussion et déjà nous dévalons les pelouses qui nous ramènent à Brunissard.

 

Le froid et la pluie perturbent notre retour. C'est un groupe « capé » qui revient aux voitures par le torrent des Aiguillettes.

 

10km500 et 750m de D+ nous ont sûrement mis en jambes pour la suite.

  

                                        Jour 2

               L’ophiolite du Chenaillet

                                23  /  06  /  2022

 

 

Nous nous sommes retrouvés à 28, emmenés par Josiane, pour cette randonnée géologique située au Nord du col de l’Izoard et qui avait été précédée la veille par une présentation du site.

Départ vers 9h, à 1900 m d’altitude, au-dessus du village de Cervières.

Nous nous élevons progressivement vers le lac des Sarrailles et nous observons des roches issues de l’érosion de l’affleurement vers lequel nous nous dirigeons :

·        des fragments de péridotite, roche du manteau terrestre, constituée d’olivines et de pyroxènes,

·        des fragments de gabbros, roche de la croûte océanique, constituée de plagioclases blancs et de pyroxènes bruns.

Arrivés au lac à 2200 m d’altitude, nous découvrons l’ophiolite, ce fragment de lithosphère océanique « échoué » à la surface d’un continent.

Nous continuons notre progression, et de la cabane des Douaniers à l’Ouest où affleure la péridotite, nous nous dirigeons vers l’Est sur la crête de gabbros.

Au-dessus de 2500 m d’altitude, nous découvrons les premiers basaltes en coussins (ou pillow-lavas) qui sont aussi, comme les gabbros, des roches constitutives de la croûte océanique.

Nous observons ces coussins de lave basaltique tout le long du chemin qu’il nous reste à parcourir jusqu’au sommet du Chenaillet à 2650m d’altitude.

Nous amorçons la redescente et pique-niquons au col puis renonçons à aller voir la « falaise » de basaltes en coussins du Collet Vert à cause de la température et de la menace de l’orage.

Nous entamons alors notre grande descente vers le lac Noir, le hameau des Fraches et celui de la Chau où nous admirons la chapelle sainte Elisabeth et de très belles maisons d’alpage.

Nous avons parcouru une boucle de 12 Km et presque 800m de dénivelée positive pour découvrir cette ophiolite dont la mise en place dans les Alpes est aujourd’hui assez facilement expliquée par la tectonique des plaques lithosphériques.

 

 

J.P

Jour 3

Les chalets de Clapeyto

24 /  06  /  2022

Groupe TBM.

 

La météo s'annonçant incertaine, le groupe de Patrice est réduit à 5. Cependant, en partant tôt, la première partie de la rando se fera sous un franc soleil.

 

L'itinéraire de montée vers le col Cros a été dévié, faute à un éboulement sur le sentier. Le parcours de substitution bien balisé s'avère charmant. Après un cheminement dans la forêt de mélèzes, nous passons au pied d'énormes éboulis et, après 450m de D+, nous voici au col et à son belvédère proche. Un chamois « guetteur » se détache majestueusement sur la crête. Le soleil luit, le Viso au loin mérite quelques photos.

 

Une traversée descendante nous amène aux chalets « du Collet » et sur les talons du second groupe et aussitôt aux chalets de Clapeyto. Ceux-ci, nombreux sont les témoins du pastoralisme de la commune d'Arvieux.  A peine le second groupe rejoint, un éclair illumine le ciel qui s'assombrit sur le champ.

 

Groupe BM.

 

Nous partons à 22 sur les talons de Joël et nous remontons une vallée où coule le torrent nommé « la Rivière ». Nous traversons des mélèzes, des prairies fleuries parsemées de gros rochers. Nous voyons les cimes rocheuses enjuponnées d'immenses pierriers où s'agrippe une maigre végétation. Un agréable soleil brille, la randonnée est belle...Nous atteignons le Collet, groupe de chalets avec sa fontaine creusée dans un tronc.

 

Nous nous élevons encore et voici les chalets de Clapeyto, construits sur des bases de pierres, certains soigneusement restaurés, d'autres mis « hors ruine » à l'aide de béton et tôles ondulées. Le soleil se fait rare, un vent frisquet souffle.

 

Le petit « en cas » pris, le chemin grimpe par paliers vers des lacs de tourbière. Nous voilà devant le dernier verrou à franchir, quand Patrice et son groupe nous rejoignent. Un premier éclair illumine le ciel menaçant, il n'est que 11h à ma montre.

 

Retour commun.

A contre cœur, la décision de faire demi-tour est prise. Le temps de s'équiper contre la pluie et nous marchons tous ensemble pour revenir aux chalets du Collet où nous sortons notre pique-nique. Pas de sieste mais plutôt une descente rapide vers les voitures. Une séquence brutale d'éclairs et de grêle nous cueille avant notre arrivée.

 

Les voitures salvatrices nous ramènent vers une douche cette fois-ci bien chaude.

 

 

P et D L

Jour 4

LES CHALETS DE FURFANDE – VILLARGAUDIN

 ARVIEUX (05)

25  /  06  /  2022

 

Ce matin 26 randonneurs se retrouvent sous un soleil retrouvé sur le Parking du Queyron à 1982 m en surplomb sur la vallée du Guil. Sur la prairie d’à-côté un hélicoptère est en train d’assurer un héliportage vers une cabane de berger et le bruit de ses rapides aller/retour nous accompagnera pendant le début de notre randonnée.

 

Le groupe des TBM part en premier conduit par Patrice.

Les 14 randonneurs restants suivent en adoptant un rythme moins soutenu. La rando débute par une descente vers les 2 chalets d’alpage du Queyron dont l’un présente des pierres écrites.

 

Nous prenons ensuite un sentier forestier en balcon qui nous conduit au pied du col de la Lauze pour une montée en lacets assez raide. Ce sera pour nous la difficulté du jour. En cours de route nous trouvons plusieurs petites équipes de villageois bénévoles qui étaient en train de réaliser l’entretien de ce sentier.

 

Parvenus au col de la Lauze nous franchissons un dernier épaulement qui nous permet de découvrir l’immense alpage de Furfande.

 

Des textes conservés aux archives de Gap attestent d’une activité pastorale à Furfande dès le 15ème siècle. Cette activité dépendait du domaine ecclésiastique de l’Abbaye de Boscodon.
L’alpage était fauché par les habitants des Escoyères, l’herbe était entreposée dans des granges et descendu à dos de mulets aux Escoyères. Pour l’estive, les habitants des Escoyères s’établissaient dans leurs chalets au «  founs » ou  « le font », c'est-à-dire à l’altitude la plus basse de l’alpage. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, on peut lire sur les cartes IGN « chalets de furfande » à l’altitude de 1950m et « granges de Furfande » à l’altitude de 2300m.
En 1628, le village d’Arvieux s’étant développé, ses habitants ont revendiqué la propriété de l’alpage. Ainsi, l’Abbaye de Boscodon a vendu l’alpage à la commune d’Arvieux qui en partage l’usage avec les habitants des Escoyères. Les uns « en haut », qui accèdent par le col de Furfande au nord, et les autres « en bas » qui accèdent par le col de la Lauze au sud !

 

Après une courte pause « boisson » au refuge de Furfande, nous rejoignons les granges de Furfande, lieu de rendez-vous et de pique-nique avec le groupe des TBM qui pendant ce temps a franchi le col de Furfande(2500m) et atteint le pic panoramique du Vacivier (2631 m).

 

Le retour se fait par les chalets de Furfande situés en contrebas de l’alpage. Un long sentier en balcon passant au milieu de champs de lys orangés nous ramène au col de la Lauze, puis au parking des Queyrons après 13,2 km et 650m de dénivelée (IBP de 93 pour les BM et 115 pour les TBM).

 

J C

 

 

Jour 5

Le pic du Caramantran

26  /  06  /  2022

 

Nous nous sommes retrouvés à 25, emmenés par Joël et Patrice, pour cette randonnée au niveau de la frontière avec l’Italie.

Départ vers 9h, à presque 2700 m d’altitude, un peu en contrebas du Col Agnel.

Nous nous élevons progressivement vers le col de Chamoussière situé à 2900 m d’altitude, puis une partie du groupe va jusqu’au Pic de Caramantran à 3000 m : de là le Mont Viso se cache derrière les nuages mais le village de Pontechianale est visible au travers des nappes de brouillard qui montent du côté italien du massif.

Les deux groupes se rejoignent vers le lac Blanchet supérieur, où nous rencontrons plusieurs bouquetins, et nous cassons la croûte au lac Blanchet inférieur.

Puis nous descendons vers le Refuge de la Blanche à 2500 m d’altitude  où certains s’octroient une pause-café.

Le parcours se fait le plus souvent sur des affleurements de métagabbros bleus.

Nous remontons ensuite vers l’Est, en direction du col de St Véran, et rejoignons le col de Chamoussière en plein brouillard. Nous nous regroupons et amorçons notre redescente vers le col Agnel.

Départ en voiture difficile dans ce brouillard mais ce dernier disparaît rapidement au fur et à mesure que l’on descend la vallée de l’Aigue Agnelle vers Fontgillarde et Molines.

Nous avons parcouru en 6h30 à peu près 12 Km et presque 700 m de dénivelée positive et étions ravis d’avoir croisé en toute quiétude le chemin des bouquetins.

 

 

Jour 6

Le Belvédère du Viso

27  /  06  /  2022

 

La météo annonce des orages dès 14h, aussi nous nous contenterons aujourd’hui d’une courte randonnée jusqu’au belvédère du Viso. A partir de Ristolas, nous suivons une piste qui nous conduit à un parking au bord du Guil où nous empruntons un petit sentier très agréable entre forêt de mélèzes et prairies. On devine au loin le Viso qui émerge des nuages. Nous sommes dans la réserve naturelle de Ristolas et quelques panneaux nous informent sur les arbres et les plantes que nous croisons : mélèzes, aulnes, saxifrages à feuilles rondes aux petites fleurs blanches ponctuées de rouge, ancolies... Nous traversons une prairie fleurie de cerfeuil doré et poursuivons en longeant le Guil aux eaux claires et bondissantes avant de rejoindre la piste. Celle-ci, commencée en 1864 par les habitants de Ristolas, ne sera terminée qu’en 1930 avec l’aide de l’Etat. Des marmottes peu farouches surveillent notre approche. Enfin, nous arrivons au Belvédère. Le Viso est maintenant invisible derrière ses nuages mais un panneau nous le montre dans sa majesté et nous rappelle que, comme le Chenaillet, le Viso est constitué d’un fragment du fond océanique. Nous retrouvons ici nos amis les ophiolites, gabbro et autres basaltes en coussin. Face au belvédère, on aperçoit trois bouquetins dans la falaise.

Poussés par le temps, nous n’allons pas plus loin et reprenons la piste pour aller déjeuner dans une petite prairie où des dalles de rochers nous accueillent. Au retour, nous continuons à observer la riche flore : campanules, lis martagon, et même édelweiss que l’œil avisé de Brigitte a remarqué tout au bord de la piste. Au retour, la Maison du parc que nous comptions visiter étant fermée, nous poursuivons jusqu’à Abriès où on admire l’église magnifiquement décorée et où Lucien se laisse aller à quelques vocalises.

Retour à 16h au Centre VTF. L’orage n’a toujours pas éclaté mais on aura le temps pour une bonne sieste !

9.5kms. 400m de dénivelé.

 

 

Jour 7

Le lac de Roue

Arvieux (05)

28  / 06  /  2022

 

Ce mardi les prévisions météo sont pessimistes pour l’après-midi (et cela se confirmera) . Nous avons décidé de changer de rando et de faire seulement une rando matinale de proximité.

 

Nous sommes 21 à partir du parking de La Chalp à 2 km de notre hébergement en direction du lac de Roue.

 

Nous empruntons le GR 5 qui grimpe gentiment en balcon dans la forêt de mélèze qui est omniprésente dans le tout le Queyras.

Au bout de 3 km nous atteignons le hameau très traditionnel « Les maisons ». Puis à travers des alpages pentus nous atteignons le lac de Roue qui se trouve dans un replat sommital. Nous y retrouvons un groupe de botanistes en action…

 

Pause banane puis retour rapide vers notre point de départ par une piste forestière qui nous permet de découvrir un joli petit lac (lac Zoé). Rando de 9.2 km et 305m de dénivelée (IBP : 61)

 

Ce jour nous prenons notre repas au VTF pendant que l’orage démarre et tiendra une grosse partie de l’AM que nous passons en activité diverses dans les locaux du VTF.

 

JC

 

 

Jour 8

Le sommet de La Viste

depuis le Belvédère du lac de Serre-Ponçon

29  /  06  /  2022

 

 

Nous étions 9 courageux rescapés de ce séjour plein d’inattendus pour cette dernière randonnée sous le soleil et la chaleur….

C’est le valeureux Patrice qui nous accompagne. Nous suivons successivement le torrent de Rolland, puis celui du Lentement. Dans un décor de lit de rivière engravillonné, nous découvrons une superbe dalle à fossiles, ammonites géantes et rostres de bélemnites.

 

Nous parvenons au Saut de Rolland, qui est en fait le départ d’une impressionnante gorge creusé par une cascade.

Nous poursuivons par le torrent du Clot Morel avant de grimper jusqu’à la crête par un sentier improbable, mais très agréable.

 

Après notre pique-nique dans un sous-bois de pins, nous reprenons la crête jusqu’à une brèche nous offrant le spectacle du lac de Serre-Ponçon avec ses eaux bleu turquoise pointant entre des aiguilles rocheuses.

Peu après nous arrivons au sommet de la Viste (1447m) qui nous offre une vue à 360°.

 

 

Le retour se fait d’abord par un sentier très raide puis par une piste qui nous ramène à nos voitures après 12km et 650 m de dénivelée (IBP de 65)