Les jas à chaînettes de l’Hospitalet à Lardiers,
13 / 04 / 2022
On nous annonçait un temps couvert et finalement, c’est sous le soleil et le ciel bleu que nous avons découvert les jas à chaînettes sous la houlette de Patrick. Nous sommes aujourd’hui un petit groupe de 15 marcheurs curieux de découvrir ce patrimoine architectural particulier. Nous suivons d’abord une piste pour arriver à un premier ensemble : jas, cabanon et citerne, car il n’y a pas de source ici. C’est le jas de Pascaloune face à ceux de Donalaï, tout à fait exemplaire de ces bergeries dont la toiture est réalisée en utilisant un cintre posé sur des corbeaux, sur lequel vont reposer les pierres maintenues solidaires par des claveaux. On déplaçait le cintre au fur et à mesure de l’avancement des travaux. La taille de ces jas, qu’on pouvait éventuellement étendre en longueur, était adaptée à la taille du troupeau qui dépendait aussi de la ressource en eau. Les jas visités aujourd’hui mesurent de 60 à 100m2 au sol. Les terres sur lesquelles ils se trouvent appartenaient à la commune de l’Hospitalet. Nous faisons la pause banane sous les hêtres au pied du jas du Palhier, dont le nom est celui de son probable propriétaire au XVIIIe siècle, un notaire de Banon qui avait épousé les idées révolutionnaires et qui acquit aussi le Grand Gubian au Revest des Brousses.
Nous poursuivons notre cheminement de pistes en sentiers, en admirant les hêtres majestueux qui les bordent (et malgré d’importantes coupes de bois qui laissent le terrain un peu dénudé) pour passer ensuite aux jas des Broussières sur les terres du fief de Malcor depuis le XIIe siècle, avant d’être rattaché à Lardiers en 1791. Nous poursuivons vers la Combe de Saint-Barthélémy avant de rejoindre la grande Combe. Nous déjeunons vers la Combe chaude près d’un enclos surveillé par un cabanon pointu. On y évoque les familles des marchands droguistes de Lardiers qui venaient avec leurs troupeaux cueillir les plantes à vendre au loin dans les provinces françaises.
A partir de là, deux groupes se forment : les plus vaillants remonteront un versant bien pentu pour aller voir le Jas de la Ferraye, tandis que les autres descendront la combe jusqu’au jas du Gros chêne (avec une petite boucle pour voir le Jas du Fau en passant par un chemin plus aisé) et se reposeront au soleil en attendant le reste de la troupe.
Au total, 19kms et 960m de dénivelé. Une bonne marche enrichie d’explications fort intéressantes sur ce patrimoine des jas qui, hélas, est appelé à disparaître s’il n’est pas rapidement restauré.
D M