Le Grand Margès
Par le col d’Illoire
Aiguines (83)
16 / 03 / 2022
Nous sommes 10 personnes à avoir répondu présents pour cette rando (TBM) peaufinée avec maestria par Maryse & Marielle. Temps idéal pour marcher ; juste un peu frais à 7h30, temps légèrement couvert n'obérant en rien une visibilité correcte de notre environnement.
L'arrivée sous Aiguines est somptueuse grâce au magnifique château qui borde le village.
Imaginez une grande bâtisse blanche, lumineuse, flanquée de 4 tours aux toits vernissés digne d'un conte de fée.
Ses origines remontent à 1.500 ans. Ce fut d'abord un oppidum gaulois, puis un castrum fortifié romain, construit dès 1021. Après être passé entre les mains de l'abbaye bénédictine de St Victor de Marseille, il fut reconstruit par Balthazar de Gauthier, seigneur du lieu de 1596 à 1641.
Après les acquisitions / ventes de plusieurs propriétaires à travers les siècles il appartiendrait à présent à un international de football.
Le col d'Illoire, situé en amont du village, est atteint à 9h.
Une vue splendide sur les Gorges du Verdon s'offre à nous à partir du belvédère jouxtant le parking.
Dans le fond, le Verdon déroule son long ruban vert au milieu des parois abruptes qui le bordent.
La randonnée commence par une longue descente (qui n'est pas aux enfers), sur un sentier sinueux, rocailleux mais sans difficultés notoires.
Ici la nature prête à nos yeux les beautés d'un printemps naissant, à travers chênes, buis et arbrisseaux divers et variés. Si les buis ont beaucoup souffert de la pyrale, ils mettent une volonté farouche à reverdir et c'est plaisir de voir leurs fleurs jaunes éclater d'envie de revivre. Tout le long du chemin se seront euphorbes des bois, euphorbes des vallons (characias), lauriers des bois et houx, qui charmeront nos pupilles.
De temps à autre une vulgaire primevère nous fera coucou…
Un grand vallon chaotique nous fera admirer les murs cyclopéens construits en blocs de pierres sèches afin de ralentir la dégringolade de la montagne jusque dans le Verdon.
Par ci, par là quelques crottes marqueront le passage de chamois et même un peu plus haut de cervidés. Les sangliers tiennent aussi leur rang dans cette splendide forêt, marquant leur présence par le « labourage » indispensable pour se nourrir de vers.
Puis commence la montée vers le sommet, aucun son parasite, juste le plaisir d'entendre quelques oiseaux et les mille petits bruits et craquements si familier dans les bois.
L' ascension est soutenue, mais rien de très difficile ; il faut prendre son temps et son pas. Après le passage d'une pousterle, une petite pause s'impose… puis ragaillardis, nous repartons à travers une hêtraie, qui a un statut de réserve biologique dirigée. De nombreux arbres sont brisés et souvent encombrent le sentier.
A 13 heures c'est l'instant déjeuner, en limite du camp militaire de Canjuers ; de nombreux panneaux indiquent la limite à ne pas dépasser. Il en sera ainsi jusqu'au sommet. Quelques bruits sourds des canons en exercice, troublent un peu le silence tant apprécié jusque là. Puis direction est prise vers le sommet.
Nous sommes à présents dans un habitat naturel méditerranéen. Cades, genévriers, thym, lavandes, vieux fruitiers, buis, pins, etc.
Après une bonne heure de marche, une vue à 360° nous comble, malgré un voile blanc qui masque les lointains sommets. Lecture de paysage, vue sur le camp de Canjuers et les grandes blessures qu'il a infligées à la nature, lac de Sainte Croix.
Après 2 heures de descente, nous rejoignons le parking sans se lasser d'admirer les gorges et les reliefs environnants en prenant garde au sentier caillouteux.
A la sortie du sentier nous avons droit à une instructive séance de lecture de carte et calcul de l'azimut par Patrice.
Nous avions envisagé la possibilité de clôturer cette randonnée par un arrêt pour nous désaltérer mais tous les débits de boissons étaient fermés…
Merci encore à Marielle, Maryse et ceux qui avaient pris part à la reconnaissance pour l'excellent circuit dans cette approche du Verdon.
Dénivelée 1.000 mètres, parcours 15 Km, temps de marche 6H30. IBP 88