Les villages d’Espinouse et Lagremuse

Le Chaffaut-Saint-Jurson (04)

20 / 10 / 2021

 

Nous sommes bien nombreux au départ de cette balade qui permettra à plusieurs d’entre nous de découvrir ce secteur peu fréquenté et pourtant très accessible de notre département.

Nous démarrons à proximité du lycée agricole de Carmejane sur la commune du Chaffaut : un magnifique chêne signale le début de cette balade. Nous nous dirigeons d’abord vers le village d’Espinouse par une route puis un petit sentier grimpant qui peu à peu longe en balcon un vallon avec quelques fermes en activité, de belles prairies entretenues pour la nourriture des troupeaux et des bois de chênes.

Nous arrivons tranquillement au village : un petit jardin fort bien aménagé, doté de terrasses de culture et de petites serres fait notre admiration. Beaucoup de maisons sont fermées et attendent les vacances pour s’animer, quelques-unes semblent habitées à l’année. Petit tour par le modeste cimetière en longeant l’église du village, très bien rénovée, l’église Saint-Jacques : malgré l’inscription 1850 au-dessus du portail, elle daterait du XVIIe siècle. Dommage qu’on ne puisse en voir l’intérieur. Plus loin un panneau indique le château qui domine le village. D’abord, on ne voit que le château d’eau, grosse masse de ciment sans attrait et nous voilà déçus. Mais en fait, les vestiges du château médiéval sont derrière et bien visibles encore. Joël nous donne quelques chiffres : la population d’Espinouse est passée de 226 habitants en 1766, puis a commencé à décroître au milieu du XIXe siècle pour atteindre 110 en 1901 et 18 en 1968, peu avant son rattachement à la commune du Chaffaut. Aujourd’hui, il ne resterait que 6 habitants permanents. Espinouse a eu un rôle important dès l’époque romaine car la grande voie allant de Riez à Sisteron y passait. Cette voie a gardé son importance comme route de transhumance pour les grands troupeaux venant de basse Provence et se rendant vers Embrun comme en témoigne le Journal de Noé de Barras, entrepreneur en transhumance au XVe siècle.

 

Petite halte pour pique-niquer face au paysage qui s’ouvre tout autour de nous : des montagnes de Digne avec la pyramide du pic d’Oise à la crête de Géruen, du massif de l’Estrop au pic de Couard.  Et nous reprenons notre cheminement entre sentier glissant et broussailles pour rejoindre une piste direction Lagremuse , (dont le nom provençal désigne le lézard) dont il ne reste que quelques ruines, le village ayant été déserté dès la fin du XIXe siècle.

Le retour vers les voitures sera assez rapide et sans encombre, par une belle piste.

 

Et nous constatons que nous avons fait comme annoncé (ou presque) : 600m de dénivelé et environ 11km, 4h de marche. IBP 68.